Cette nuit là, vomme tant d´autres - comme toutes les autres. Elles lui paraissaient aussi nombreuses que les étoiles. – 100 milliards? – de la Voie Lactée cette spirale de lait en poudre dont se nourrissaient sûrement les extra-terrestres. Pour tout dire elles étaient la preuve du laisser-aller de l´univers – de la poussière partout! – éclaboussant l´encre de la nuit comme autant de taches de lait... Fermouvrit les yeux. "...et j´imagine que conscients de la gravité des faits, les autorités concernées n´hésiteront pas à interdire..." plia le journal. Une nuit longue. Et chaude non pesante, moite, étouffante. En cela identique à la journée qui la précéda. Les hirondelles concurrençaient les hommes. Elles volaient très bas. Elles rasaient le bitume. Elles ramaient des ailes alors qu´elles attaquaient déjà la falaise et elles se les prenaient dans le papier gras, se les teintaient aux gaz d´échappement, se crashaient pour finir dans les merdes canines, dans les poubelles dans la nuit calme et lourd l´ennui. Physique. Au point de lui peser sur l´estomac. Comme si on lui pressait le cardia et le pylore. L´organe devenant une espèce de cornemuse ne sachant quel air jouer. Nausévasouilleux, Milo avait l´impression de digérer l´équivalent d‘une marmite de boeuf miroton, entier le boeuf. En vérité, il ne se contenta que d´un sandwich avant de quitter son domicile. La consistance autant que le goût lui rappelèrent - une fois de plus – ceux d´une éponge gorgée d´eau de vaisselle et abandonnée plusieurs jours dans l´évier (cela ramènait l´été en hiver). L´apport d´un demi bocal de Rémoulade n´y changea strictement rien.

- ???????
- Pas eu le temps de cuisiner, avait grogné Mirette, sa femme, alors qu´armé d´un couteau électrique il s´esbignait à couper le pain. Autant essayer de changer une roue de Jumbo Jet à mains nues. Dégoûté, il recoura à celles-ci pour déchirer – c´est le mot juste – le pain et y coller deux ou trois disques de salami recroquevillés par le froid coiffés d´une coulure de gouda. Le frigo rendait l´âme. A l´intérieur y règnait tantôt une touffeur tropicale, tantôt un petit air d´antartique. De subir cette alternance de température le rendait impropre à la conservation.

Milo sortit en enfilant une veste de mutisme. Comment Mirette occupait-elle ce temps qu´elle n´avait jamais? Que fabriquait-elle donc toute la journée? Et la nuit? lorsqu´il travaillait... S´il se l´était – sans grand effort – souvent imaginé, Milo ne poussa pas la curiosité jusqu´à questionner sa femme. Pour éviter qu´elle ne l´envoie sur les roses mais surtout, pour qu´elle ne se sente pas obligée de devoir lui mentir. Pourquoi mentirait-elle? Pourquoi ne mentirait-elle pas? Mirette n´avait pas le temps et si l´on était honnête, on conviendrait que personne ne l´avait le temps. C´est lui qui nous avait. Cloués...

Milo se trouvait en première ligne du temps. Il travaillait en tant qu´agent de sécurité, la nuit, chez Calenche & Fils. Comme tout homme d’affaires avisé Calenche (de son vrai nom Lamarquez, et qui s’était trouvé un fils, parce que ça en jetait (dixit) navigottait dans l´import-export. Il introduisait des tonnes de pacotilles en provenance d´Asie et va savoir d´où encore et fourguait l´équivalent madin Europe en Afrique, au Proche-Orient va savoir où encore. Grand seigneur, il sacrifiait parfois une partie de ces bénéfices sous forme de cadeaux en nature à ses employés. C’est ainsi que Milo put offrir à Mirette un lot de dessous made in Shanghai où aucune pièce n’était de taille identique, où aucune couleur ne passait avec les autres, mais toutes déjà également maltraitées par les mites.

Sa femme et d‘ailleurs ses voisins le chariaient un peu, le trouvait ridicule. Veilleur de nuit, cela n´avait pas d´avenir à leur yeux. Par rapport à l´obscurité? Ils ne voyaient rien. Milo ne les écoutait pas. Il se moquait bien de ne pas en avoir d´avenir. Il pensait que cela ressemblait à l´horizon : dès que vous effectuiez un pas dans sa direction, il reculait d´autant. Et ainsi de suite jusqu´à ce que cet avenir finisse par se confondre en présent, celui de votre mort. Un instant infime – dans le meilleur des cas. Il s´en faisait lui des papillottes, et puis voilà. Car tout bien considéré, son métier n´était pas dénué d´avantages. Ne pouvait-il pas lire le journal gratuitement et cela, quotidiennement? A une époque où l´information se détachait de la réalité pour devenir elle-même réalité à part entière, ce n´était pas rien. De plus, ce travail lui évitait les contacts trop rapprochés avec les agités diurnes. Le bon côté des choses, voilà ce qui rendait la vie si belle. Exepté le dimanche, la distribueuse passait invariablement à cinq heures. Milo recevait son exemplaire tout frais pour ainsi dire. Cela n´était pas sans lui rappeler le plaisir que l´on ressentait en vidant un gorgeon d´Embrun en terrasse.

A l´instar de ces fleurs qui le matin éclosent pour se flétrir après la digestion, les informations se fânaient rapidement. A cinq heures, vous appreniez l´élection d´un Quidam à quinze vous bailliez sur sa nécrologie... Cela pourra surprendre mais le fait est que Milo n´avait encore jamais vu le visage de la distribueuse de journaux. Son bureau (une antique table de camping instable et rouillée, un téléphone, un cahier, un stylo à bille) étant situé en retrait par rapport à l´entrée, il lui était impossible de la voir. Il l´entendait seulement, lorsqu´elle glissait le Reprox sous la porte en verre dépoli. Un léger "clong" l´avertissait. Il se levait alors, pour n´apercevoir qu´une émeute de cheveu brun sur le bleu cyanosé d´une parka. La scène se répètait inlassablement, sans monotonie cependant. Nuit après nuit, cette période de repos dans la trépidation universelle et durant laquelle Milo s´occupait des affaires courantes, relisait (en s´efforçant de se remémorer l´article auquel elles faisaient allusion) les lettres de lecteurs parcourues la veille. Il en découpaient certaines pour les coller ensuite dans différents cahiers, selon le contenu.

Cette nuit là, donc, si longue et chaude non pesante, moite, étouffante, Milo sortit ses cahiers, sa paire de ciseaux, son bâtonnet de colle (le blanc à lèvres des évènements) et se concentra. Classer toute cette émotion imprimée n´était pas toujours facile, comme bon nombre de choses d´ailleurs.

- Les étoiles sont la preuve du laisser-aller de l´univers – de la poussière partout!... Un jour Mirette, tu pourras lire une lettre commençant par cette pertinente remarque. Ce sera mon jour...
Sa femme haussait les épaules.
- Balayeur du ciel... décidément, tu gravis les échelons de la connerie à vitesse grand V.

Mirette semblait en avoir du temps en tout cas, pour ciseler de telles répliques qu´elle assénait avec une méchanceté à peine dissimulée. Milo l´imaginait assise dans une salle de bibliothèque, compulsant des dictionnaires, des manuels de conversations, voire des recueils philosophiques, précis de ceci...

- Clong!
- ???????

Etait-il donc si pris par la dialectique épistolaire? La vitesse de l´information (dont les titres ressemblent à la sugestion de déplacement dans une bande dessinée) était-elle donc si élevée qu´elle influait sur le temps? Milo leva les yeux sur la pendule, jetta un oeil sur sa montre bracelet made in Honk-Kong : cinq heures des clous! 3.04... Cela le surprit, l´occupa, le préoccupa, l´inquièta finalement. Il décida d´en avoir le coeur net. Une ni deux s´empara du Reprox, sortit pour interroger la distribueuse. A 50, 75 mètres devant lui elle glissait les journaux sous les portes, dans les boîtes aux lettres. Côté pair, côté impair. Pair, impair, parimpair la perdit. La retrouva et c´était reparti. Pair, impair, pair... Pas un chat. De rares véhicules, éboueurs et autres ramasses-ferraille. Ils empruntèrent une nouvelle rue. Une autre. Remontèrent une avenue aux vitrines éclatées ou bariolées, bars, articles maritimes, import / export tout azimuth, marayeurs, sex-chops, franchirent un pont. Appuyé à la rembarde Milo s´attarda à regarder le fleuve. Les détritus qui y flottaient étaient devenus des antiquités gonflées d’eau, et comme par exemple celles de la grèce antique, n´avaient plus rien à voir avec l´original. Une péniche amorça un virage en chassant du cul, une autre était affalée sur un banc de sable, s´en s´échappait la mélopée sauve-qui-peu d´une rengaine faubourgeoise :

les dégommés du cortex
défilent en latex
Ali, Aline et Alex
s´la jouent dure, c´est la lex
de remixe en remex...

Venant de la gare, un train s´expulsa de la lumière vers l´obscurité. Sur l´autre rive désormais. La rive ouvrière autrefois.

La distribution continuait. Ni rapide ni lente, machinale, désintéressée. Enfilades de rues bulldozées, de boulevards nivelés à l´extrême, cités montées en neige. Milo ne reconnaissait rien. Comme s´il se trouvait dans une ville étrangère... - ??????? Puis L´aspect des façades changea, devint plus encourageant que ce qu´il voyait et surpportait d´habitude. Il lut une plaque numéralogique. Deux. Quinze. MI, MI. MI... Un plan. Siete qui. Etourdi...

La distribueuse avait pris de l´avance entre-temps aussi pressa-t-il le pas, pour l´apercevoir plongeant la main dans sa saccoche, en extirper un journal qu´elle glissa sous une porte, dans une boîte aux lettres, geste répété une centaine de fois déjà d´où venaient-ils tous ces exemplaires? La saccoche n´était pas suffisament grande pour en contenir autant et d´ailleurs étant de constitution rabrougrie comment fesait-elle pour la porter? De la magie? Quel magie? Quel intérêt? Milo n´y croyat plus à la magie. La lecture des journaux immunisait contre. La magie du monde... des mots...

Vide la rue. Désertée. Les hommes se cachent la nuit, honteux de s´être trop exhibés durant la journée. Forcenés d´occupations, de représentations. Et ils s´activaient le jour pour oublier la mauvaise conscience résultant du fait d´avoir trop dormi la nuit... - ??????? IL SENTIMENTO DELLO DIFFUSO È LA POLENTA DELLA VITA tracé au pinceau sur une palissade. L´Italie. Milo repéra des ombres sous un porche, une femme deux hommes. Elle embrassait le premier massait l´entre-jambe du second. Ronflement de moteur, une Alfa Romeo déboula, crissa, bondit sur le trottoir en surgirent quatre silhouettes, tournoyèrent les tuyeaux remplis de plomb, les nerfs de boeuf. Les nouvaux venus plaquèrent les deux hommes sur le capot d´une voiture, les fouillèrent, idem la femme mais avec plus de précision, leur bottèrent les fesses. Penauds ils filèrent en lançant des obsénités. Elle pleurait.

- Je la connais. Une vraie nympho.
- Ouais, ça commence pute et ça finit seringues.
- Dans ma rue elles sont plus nombreuses que les parc-mètres.
- Dommage qu´ils n´avaient rien sur eux ces cons, je suis en forme ce soir.
- Elle traîne toujours dans le quartier. Les commerçants sont agacés, elle nuit à leurs affaires.
- Il faudra se plaindre.
- A qui?

Milo Changea de trottoir les dépassa en... Le faisceau d´une lampe-torche l‘arrêta.

- Dove va?

Milo ralentit.
- ???????

Lui tombèrent sur le paletot, un coup de poing américain lui coupa le sifflet. L´un des vigiles déchiffra ses papiers avec dégoût cependant qu´un autre lui faisait les poches. Ils lui remontèrent les manches de chemises. Les deux autres surveillaient, nerveux.
- Niente.
Le bousculèrent de l´épaule. Disparurent.

Milo relèva la tête, se palpa le visage. Ahuri fixa ses doigts rougis. Remarqua la distribueuse traversant une place, se remit sur pieds en gémissant. Claudiquait. Bien arrangé. Se tamponna le pif en pensant que Mirette rirait bien de le voir ainsi, les naseaux en compote, l´oeil cerclé d´une aura jaunoire bleue... Provoquez le rire chez une femme elle tombe à vos pieds... Mirette lui marcherait dessus plutôt. Appuyant sincèrement son talon aiguille sur les orteils. L´enfonçant entre tarses et métatarses. Le côté coquin des gens, voilà ce qui leur retire un pourcentage de mesquinerie. Appréciant ce progrès, vous vous remettiez à les aimer. Et tout recommençait.

Il chercha à rejoindre la distribueuse – se gausserait-elle aussi de son état? Trop occupée sans doute.

Etrange tous ces journaux. Et pourtant. Et pourtant ils étaient bien là. Glissés sous une porte, roulés dans un cylindre, dépassant d´une boîte aux lettres. D´après ce qu´il devinait de la première page il s´agissait d´une édition italienne. Forcément. Quoiqu´un gros titre en caractères chinois ne l´eut pas étonné plus que cela. Faut se laisser étonner disait, à peu près, Einstein. Un gars qui a déniché la Relativité dans les greniers de l´espace / temps, dans la poussière de l´univers, cela ne devait pas se tromper de beaucoup. Pour ce qui concerne l´étonnement en tout cas.

Milo prit un exemplaire pour avoir une preuve de ce qui lui arrivait. C´était bien les preuves, cela rassuraient. Les étoiles par exemple, étaient la preuve du laisser-aller de l´univers. Cela le rassurait, rapport à son propre désordre. Toute proportion gardée, s’entend.

Et le sang coagulé lui tirait les poils du nez. Il jeta son torche-morve et trottina. La pratique de cet exercice l´empêcha de trop penser à ses muscles endoloris par les coups de tatanes vicieux des vigiles, il faillit dire des virgiles... Il trottina, se sentait un peu ridicule de jouer ainsi au coureur de fond, filant solitaire la distribueuse sous les lampadaires... Ridicule peut-être, mais cela rimait. De temps en temps l´un d´eux clignottait en grézillant, le plein phare d´un véhicule l´éclaboussa en le croisant. Il venait de là où Milo se rendait. Et plus il se rendait là d´où le véhicule venait, plus les lampadaires grézillaient en clignottant et se raréfiaient les voitures. Sur sa gauche la lune se leva, son ascension fut si rapide qu´en quelques minutes elle avait décrit un arc de cercle et disparutt. Une balle de tennis expédiée hors le court. La nuit n´en était que plus noire. Est-ce cela qu´on appellait la nuit des temps? Cette noirceur que rien ne semblait vouloir, pouvoir contredire? Une noirceur chaude non, pesante, moite, étouffante.

A l´odeur citadine succèda celle, plus pénétrante de... - ??????? Aux lampadaires se substituèrent des arbres dont il devina, à peine, la silhouette. Très haute. Reconnaissable entre toutes : des palmiers... c´est jôli les palmiers mais cela n´éclairait pas. Milo se pritles pieds dans un tas d´étoffe et trébucha en jurant. - ??????? La parka de la distribueuse. En la ramassant Milo put se rendre compte que, contrairement à celle sur laquelle il avait jusqu´à présent trottiné, solitaire et quelque peu ridicule, la route n´était pas bitumée. De la terre... Il gambadait dans les campagnes. Et la distribueuse... Dans la barbouillure rouge de l´aurore il ne la voyait plus. Les journaux si. Posés sur un bidon, sur une caisse, roulés dans une calebasse, étalés sur le capot d´une carcasse de camion, enroulant le pied d´une pompe à essence hors service, l´un d´eux tenu par - ??????? un cadavre non, des ossements. D´une blancheur neigeuse. Nettoyés impec par, dans l´ordre : les lions, les guépards, les lycaons ; les chacals, les hyennes ; les vautours, les marabouts ; les mouches (sarcopaghe haemorrhoidalis), les cafards (thanatophilus micans).

Le crâne offrait un profil poli et percé au niveau de la tempe. Les bras en croix. Tibias et fémurs écartés au-delà du réel. Sur ce qui avait été un ventre, une robe retroussée, recouvrant les côtes affaisées, froissée comme un chapiteau sans mât. La parka attérit dans un fourré suivie de son blouson. Non par solidarité mais parce que Milo suait comme une éponge que l´on presse. Malgré la chaleur et la logique en découlant, il ne manqua pas de s´étonner. Cette humble référence à Einstein, si peu scientifique qu´elle fut, lui fît du bien. Aussi, tout en creusant une tombe au moyen d´une bêche de bois à moitié calcinée, promit-il que, dès son retour, il emprunterait la fameuse thérorie à la bibliothèque.

- ???????
Milo se retourna, un homme en short kaki et tricot crasseux s´avança, couvert de poussière. Sa poitrine s'ornait de gris-gris, un pansement scuintait autour de sa cuisse. Le regard amphétaminé, jeune, mais cela ne voulait plus rien dire. Sur son ventre pendait une AK-47.
- ???????
Appuya sa question en se frottant le pouce et l´index. Milo marcha vers l´endroit où il avait jeté son blouson une rafale le cloua sur place.
- keep quiet... money... here...
L'homme prit les billets en leva un vers le soleil en fronçant les sourcils.
- ???????
- European dollars.
Les fourra dans sa poche.

Pour se protéger des cascades de lumière ils s‘étaient installés à l´ombre du camion, sirottaient de la bière en boîte dénichée dans la cabine. C´est chaud, écoeurant. Milo vomit régulièrement de la mousse pisseuse mais continua de boire, somnolait, assommé par la bibine, le soleil, la fatigue, le manque de cohérence de la situation. Tout en baragouinant, le Noir épluchaient consciencieusement le contenu du porte-feuille de Milo.
- ???????
Tapote sur une photo. Mirette... courbée, les pieds enfoncés dans une espèce de vase, un sceau en main. Elle ramassait des fausses palourdes.
- Mirette, marmonne Milo, en souriant. Bien content de ne l’avoir pas photographiée avec ce porte-jarretelles noirs, ces bas jaunes, le soutien-gorge violet...
- N´Bome, répondit l´autre en se tapotant l´épaule du canon.
- Nous devrions l´enterrer.
- ???????
Milo désigna les ossements, la tombe entamée. L'homme se releva brusquement l'arme à la hanche, tira une rafale en l´air, gesticula dingue hilare, une autre suivit qui lui déchira le torse, le fît bouler dans les bidons. Milo se jeta sous le camion et n´en bougea plus jusqu´à ce le bourdonnement intéressé de mouches le réveille non, les pas d´un groupe de soldats en guenilles.

Ils s´amusaient comme des gamins au retour de l´école, se tiraient les frusques, se donnaient des coups de coudes, se bousculaient, se faisaient des croches-pieds, tirait des salves à droite et à gauche. L´un d´eux s´approcha de N`Bome, il lui ressemblait comme un frère jumeau. Il retourna le cadavre du pied en sifflant un reste de bière, se passa la Kalachnikov en bandoulière et rejoignit les autres.

Ignorant l´arrivée silencieuse de vautours Milo se rendormit dans une nappe de vomissures mêlée de sang.